Visite de la fonderie de Villedieu-les Poêles - Réunion des Comités Normands
Visite de la fonderie de cloches Cornille-Havard
Le Comité de la Manche avait prévu une visite de cette entreprise renommée afin de terminer la matinée. Entreprise renommée, nationalement et internationalement ! Lorsqu’on pénètre dans la cour d’honneur, on aperçoit, à demi-masquée par la boutique, une grande cheminée et des murs de briques, et on s’imagine, derrière cet ensemble, des bâtiments et des ateliers modernes grouillant d’ouvriers…
Eh bien non, il n’en est rien ! Après un passage dans la « salle d’attente », c’est à dire une cour intérieure ou sont disposées diverses cloches que chacun peut faire sonner à son gré, nous sommes pris en charge par un jeune guide qui nous fait entrer dans cet unique bâtiment en briques, car il n’y en a aucun autre ! Ce bâtiment est celui qui a été construit en 1865 par le fondateur de la fonderie, Mr Havard.
Atmosphère sombre - il est vrai que nous sommes un samedi et qu’il n’y a pas d’activité – sol en terre battue, énorme four en briques et mélange d’odeurs, notamment de bois brûlé. On se demande comment, de cet ensemble vieillot et poussiéreux, sortent des cloches impressionnantes, telles que celles qui viennent d’être refaites pour la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Notre guide, avec des mots simples, nous explique les caractéristiques d’une cloche : la note émise par la cloche dépend de son diamètre et de son épaisseur. Plus elle est épaisse, plus le son est aigu. Ainsi, au moment de l’accorder (car il y a un accordeur de cloche !) il « suffit » d’en diminuer l’épaisseur. Certes, aujourd’hui, tous les calculs sont faits de manière informatique !
La fabrication débute par la réalisation du moule : diverses étapes sont nécessaires, le moule lui-même étant constitué d’un mélange d’argile et de crottin de cheval… Rien n’a changé depuis le 19ème siècle !
Ce moule est alors placé dans une fosse en contrebas, ce qui permettra au métal, un fois fondu dans le four, de couler par gravité dans celui-ci. Oui, rien n’a changé : à l’époque, il n’y avait pas de treuils et ni de grues motorisées. La méthode a fait ses preuves… Alors, pourquoi la changer ?
Une fois coulée et refroidie, la cloche sera sortie de sa gangue d’argile. Viendront alors les phases de polissage et de finition, avant la livraison.
On est surpris d’apprendre que l’équipe de fonderie se compose à peine d’une douzaine d’ouvriers très qualifiés. Par ailleurs, l’entreprise assure également l’installation des cloches à leur emplacement définitif.
La visite terminée, nous reprenons contact avec le 21ème siècle par un passage à la boutique qui regorge de cadeaux-souvenirs.
(Pour en savoir davantage : https://cornille-havard.com/ )